Définition : Soit
On dit que est bilinéaire symétrique sur
Théorème : Pour montrer qu'une forme est bilinéaire symétrique, il suffit de montrer qu'elle est linéaire par rapport à une variable, au choix, et qu'elle est symétrique.
Preuve. On sait
D'où en faisant jouer la symétrie et la linéarité par rapport à chaque variable.
On obtient bien la deuxième linéarité.
Définition : Une forme quadratique sur est une application de qui se met sous la forme d'un polynôme homogène de degré 2 des coordonnées du vecteur de .
Théorème : Si est une forme bilinéaire symétrique sur , alors est une forme quadratique, c'est la forme quadratique associée à .
Remarque : On a : , ce qui prouve que n'est pas linéaire !
Théorème : Si une forme quadratique sur , alors définie par
est une forme bilinéaire symétrique. On dit alors que est la forme polaire de .
Preuve. La symétrie est évidente, on admet la bilinéarité.
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Définition : une forme quadratique, on dit que est positive.
Définition : une forme quadratique positive, on dit que est définie-positive .
On dit aussi que est positive non-dégénérée.
Le même vocabulaire s'applique à la forme bilinéaire symétrique.
Définition : Un produit scalaire sur est une forme bilinéaire symétrique définie positive sur
. se note le plus souvent .
Exemple : Le produit scalaire usuel du plan ou de l'espace. La forme quadratique est alors le carré scalaire.
Remarque : Pour montrer que est un produit scalaire, on montre successivement :
Définition : Un espace vectoriel préhilbertien est un espace vectoriel muni d'un produit scalaire.
Remarque : Un espace vectoriel préhilbertien est donc un espace vectoriel réel. Il peut être de dimension finie ou infinie.
Définition : Un espace vectoriel euclidien est un espace vectoriel de dimension finie muni d'un produit scalaire.
Remarque : Un espace vectoriel euclidien est donc un espace vectoriel réel.
On va montrer que sur est un produit scalaire.
Il faut d'abord montrer que c'est une forme bilinéaire symétrique, c'est à dire qu'elle est linéaire par rapport à la première variable et symétrique.
On considère des polynômes quelconques et des scalaires quelconques
par simple linéarité de l'intégration.
car pour tout
Il faut ensuite montrer que la forme quadratique est positive puis définie-positive.
On considère un polynôme quelconque
par positivité de l'intégrale. La forme est positive.
implique que car c'est un polynôme, donc une application continue, qui est de plus positive et d'intégrale nulle (théorème des 3 conditions).
On a donc et enfin,, c'est à dire car unpolynôme qui a une infinité de racines est nul.
La forme est donc bien définie positive.
Finalement, sur est un produit scalaire.
Montrons que définit un produit scalaire sur .
Il faut montrer la linéarité par rapport à la première (ou la deuxième) variable, la symétrie, puis il faut montrer que la forme quadratique associée est positive, puis définie-positive.
Ce qui donne : en utilisant la linéarité de la trace.
, en utilisant le fait qu'une matrice et sa transposée ont la même trace.
La forme est donc bilinéaire symétrique.
et enfin .
La forme est définie positive.
On a bien un produit scalaire. De plus : .
Théorème : un produit scalaire sur , alors,
L'égalité n'est vérifiée que si et sont liés.
Preuve. On a ,
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expression du second degré en , qui ne change pas de signe, elle a donc un discriminant négatif, d'où :
Ce qui assure le résultat.
Remarquons que l'égalité : ne se produit que si , donc si pour un certain .
Cela revient à et enfin , et sont liés.
Exemple : On va appliquer l'inégalité de Schwarz avec le produit scalaire précédent et compte tenu que on obtient qui est un résultat valable pour tout polynôme
On n'oubliera donc pas que l'inégalité de Schwarz permet de montrer de nombreuses inégalités « étonnantes ».