Résumé de Cours de Sup et Spé T.S.I.

Première Partie : Algèbre

11 Espaces Préhilbertiens Réels et Euclidiens

Sous-sections


11 Espaces Préhilbertiens Réels et Euclidiens


11.1 Produit scalaire

Définition :   Soit $ E$ un espace vectoriel sur $ \mathbb{R}$, une forme bilinéaire symétrique sur $ E$ est une application de $ E\times E\rightarrow\mathbb{R}$

Définition :   Une forme quadratique sur $ \mathbb{R}^n$ est une application de $ \mathbb{R}^n\rightarrow\mathbb{R}$ qui se met sous la forme d'un polynôme homogène de degré 2 des coordonnées du vecteur de $ \mathbb{R}^n$.

Théorème :   Si $ \varphi$ est une forme bilinéaire symétrique sur $ E$, alors :$ q:\left\{ \begin{array}[c]{l} E\rightarrow\mathbb{R}\\ u\mapsto q\left( u\right) =\varphi\left( u,u\right) \end{array} \right.$ est une forme quadratique, appelée forme quadratique associée à $ \varphi$.
Par ailleurs, si $ q$ est une forme quadratique sur $ E$, alors $ \varphi : E\times E\rightarrow\mathbb{R}$ définie par :

$\displaystyle \varphi\left( u,v\right) =\dfrac{q\left( u+v\right) -q\left( u\right) -q\left( v\right) }{2} $

est une forme bilinéaire symétrique. C'est la forme polaire de $ q$.

Définition :   E un espace vectoriel réel. Un produit scalaire est une application de $ E\times E\rightarrow\mathbb{R}$ bilinéaire, symétrique, définie-positive.

En pratique, on montre :

C'est souvent le dernier point qui pose problème.

Remarque :   Quand le produit scalaire est défini par une intégrale, c'est à ce moment qu'on utilise le théorème des 3 conditions.

Théorème :   E étant muni d'une base $ (e_{1},\ldots,\, e_{n})$,
On note :    \begin{displaymath}U:\left( \begin{array}[c]{c} x_{1}\\ x_{2}\\ \vdots\\ x_{n} \end{array} \right) \end{displaymath} et \begin{displaymath}V:\left( \begin{array}[c]{c} y_{1}\\ y_{2}\\ \vdots\\ y_{n} \end{array} \right) \end{displaymath} les vecteurs colonnes des coordonnées de $ u$ et $ v$ dans la base,
On note $ A$, la matrice symétrique où $ a_{i,j}=\left\langle e_{i},e_{j}\right\rangle $, alors :

$\displaystyle \left\langle u,v\right\rangle =\; ^{t}U\! AV$

$ A$ est ainsi la matrice de la forme bilinéaire symetrique, encore appelée matrice du produit scalaire dans la base $ (e_{1},\ldots,\, e_{n})$.
Si, de plus, la base est orthonormale, alors on a :

$\displaystyle \left\langle u,v\right\rangle =\ ^{t} UV=\displaystyle\sum_{i=1}^{n}x_{i}y_{i}$

Définition :   La norme euclidienne est :    $ \left\Vert u\right\Vert =\sqrt{\left\langle u,u\right\rangle }=\sqrt{\displaystyle\sum_{i=1}^{n}x_{i}^{2}}$

Exemple :   Sur les matrices carrées, le produit scalaire usuel est :$ \left\langle A,B\right\rangle =\mathrm{trace}(\,^t\! AB)= \displaystyle\sum_{i=1}^n\displaystyle\sum_{i=1}^n a_{i,j}\, b_{i,j}$

11.2 Espaces vectoriels préhilbertiens et euclidiens

Définition :   E un espace vectoriel réel est dit préhilbertien réel quand il est muni d'un produit scalaire.
Si, de plus, il est de dimension finie, il est dit
euclidien.

11.3 Inégalités

Théorème :   On a l'inégalité de Schwarz :     $ \forall u,v\in E$, $ \left\vert \left\langle u,v\right\rangle \right\vert \leqslant\left\Vert u\right\Vert \left\Vert v\right\Vert $.

Théorème :   On a l'inégalité triangulaire :     $ \forall u,v\in E$, $ \left\Vert u+v\right\Vert \leqslant\left\Vert u\right\Vert +\left\Vert v\right\Vert $.

11.4 Endomorphismes symétriques

Définition :   Un endomorphisme $ f$ est dit symétrique $ \Leftrightarrow\forall u,v\in E,\quad\left\langle f(u),v\right\rangle =\left\langle v,f(u)\right\rangle $

Théorème :   $ f$ est symétrique $ \Leftrightarrow$ sa matrice dans une base orthonormale est symétrique.

11.5 Matrice symétrique réelle

Théorème :   Une matrice symétrique réelle est diagonalisable dans une base orthonormale, c'est à dire avec au besoin une matrice de passage orthogonale, telle que :    $ P^{-1}=$ $ ^{t}P$.
Les sous-espaces propres ainsi que les vecteurs propres associés à des valeurs propres distinctes sont orthogonaux 2 à 2.

11.6 Procédé de Schmidt

Théorème :   Tout espace vectoriel euclidien possède une base orthonormale.

Le procédé de Schmidt permet de construire effectivement une base orthonormale à partir d'une base quelconque.


11.7 Projection orthogonale sur un sous espace de dimension finie

Théorème :   $ E$ un espace vectoriel préhilbertien, $ F$ un sous espace vectoriel de dimension finie muni d'une base orthonormale $ \left( e_{1},\, e_{2},\ldots,\, e_{n}\right) $.
Alors

$\displaystyle p:u\rightarrow p\left( u\right) =\left\langle u,\, e_{1}\right\rangle .e_{1}+\cdots+\left\langle u,\, e_{n}\right\rangle .e_{n} $

définit un projecteur. Et comme $ \left( u-p\left( u\right) \right) \in F^{\perp}$, on dit que $ p$ est la projection orthogonale sur $ F$.

Ce qu'on peut voir sur la figure ci-dessous.

\includegraphics[width=4.8in]{Proj-sev-dim-finie}



© Christophe Caignaert - Lycée Colbert - Tourcoing